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Colombie
Alvaro Uribe, un président boudé
Les chefs d’États des pays voisins étaient absents lors de son investiture.
Gaël Lombart / mercredi 9 août 2006
 

Réélu en mai avec 62 % des voix, le président colombien Alvaro Uribe doit maintenant compter ses amis à l’étranger. Seuls onze chefs d’États ont répondu présent à sa cérémonie d’investiture, lundi, à Bogota. Les principaux présidents d’Amérique latine, notamment de gauche, s’étaient désistés. Ainsi le Vénézuélien Hugo Chavez, le Brésilien Inacio Lula da Silva et le Bolivien Evo Morales avaient décliné l’invitation. « Ce n’est pas une coïncidence si tous les dirigeants qui représentent la ligne progressiste du continent ne sont pas venus, commente le chef du Pôle démocratique Carlos Gaviria, candidat de la gauche colombienne à la présidentielle. Leur absence illustre le décalage entre la ligne politique du président colombien et celle qui règne dans le reste du continent. » La signature en février d’un traité de libre-échange avec les États-Unis a convaincu les pays voisins de l’allégeance du régime à Washington. Pourtant Uribe, qui comptait sur la présence du président américain George Bush à sa cérémonie, n’a prêté serment que devant son secrétaire au Commerce Carlos Gutierrez.

Après une semaine agitée pendant laquelle 28 personnes ont été tuées dans des attentats attribués aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), l’investiture du président colombien s’est déroulée sans incident, alors qu’était déployé un important dispositif de sécurité. Le président a dit vouloir mettre fin à la guerre civile, tout en demandant aux groupes armés de « prendre des mesures irréversibles » en vue de négocier. Pendant la cérémonie, des parlementaires de gauche ont brandi des photos d’otages, dont la Franco-Colombienne Ingrid Betancourt, détenue depuis plus de quatre ans par les FARC. Ils entendaient dénoncer l’intransigeance d’Uribe envers la guérilla, qui réclame la libération de 500 de ses hommes en échange de celle de 58 personnalités militaires et politiques.