L'Armée colombienne détient l'administrateur
d'une ferme paysanne d'élevage et pille les biens d'un projet
financé par l'Union européenne
par l'Association paysanne de la Vallée
du Cimitarra
Zone de réserve paysanne, 25 avril 2005
Comme nous vous en avons informés dans un précédent
communiqué, des membres du Bataillon Plan Vial et Energético
Nº 6 occupaient, depuis 15 jours, la ferme d'élevage à
double but située dans le hameau de La Cristalina, dans le nord-est
d'Antioquia.
L'Armée a arrêté arbitrairement et
transféré au centre urbain de Segovia l'administrateur
de la ferme, Reinaldo Restrepo. Elle a en outre dérobé
un moteur lister, un téléviseur, un congélateur
et les tuiles de zinc achetées pour aménager l'infrastructure
du projet.
L'Armée prétend, pour justifier son intervention en violation
des droits, que l'exploitation appartient à la guérilla.
Nous rappelons à la XIVe Brigade de l'Armée et à
l'opinion publique nationale et internationale, que la terre de la ferme,
les biens et les 117 têtes de bétail qui arriveront à
La Cristalina mercredi prochain, font partie d'un projet communautaire
de sécurité alimentaire de la Zone de réserve paysanne
de la Vallée du Cimitarra, financé avec des crédits
de l'Union européenne, par l'intermédiaire du Laboratoire
de paix du Magdalena Medio.
Nous exigeons de l'Armée la libération immédiate
de l'administrateur Reinaldo Restrepo, qui doit être ramené
par les militaires à la ferme, ou, à défaut, remis
à une commission humanitaire, car sa vie serait en danger s'il
était libéré dans le centre urbain de Segovia,
où, en dépit de la présence de l'Armée et
de la Police, les sbires du paramilitarisme exercent un contrôle
évident. La responsabilité de la protection de l'intégrité
physique de Reinaldo incombe au commandant de la XIVe Brigade, le colonel
Yepes.
Nous exigeons de l'Armée qu'elle rende immédiatement
les biens volés.
Nous prions les organisations nationales et internationales
de défense des droits humains ainsi que l'Union européenne
de se prononcer sur cette violation devant l'État colombien.