Fumiger, même là où il n'y a pas de coca Depuis le lundi 25 juillet, des mercenaires de la multinationale nord-américaine Dyncorp et des laquais colombiens de la police nationale antidrogue fumigent des communes appartenant à la Zone de réserve paysanne. La commune de Puerto Nuevo Ité, connue populairement sous le nom de La Coopérative, où il n'existe pas un seul pied de coca, a été fumigée dans sa totalité, avec destruction des cultures de maïs, de manioc et de fourrages. La réserve forestière a également été aspergée. Actuellement, les fumigations touchent sans distinction les communes de La Concha, Lejanías, La Esperanza et Muribá, qui relèvent de la municipalité de Cantagallo. Dans le secteur de Santo Domingo, les fumigations sont appuyées par une opération militaire des XIVe et Ve Brigades, qui, avec 1.500 hommes, ont provoqué le déplacement de familles paysannes. On a enregistré également des intimidations et des menaces à l'encontre des habitants des zones rurales. Les militaires ont provoqué la ruine de l'économie paysanne de la coca, car depuis des mois, ils interdisent le travail dans les champs sans offrir la moindre solution de rechange. Dans le sud du Bolívar se déroule une opération militaire d'appui aux fumigations. L'ACVC a reçu des plaintes de mauvais traitements infligés à des paysans. Dans toute la région, il existe une crise économique, car les paramilitaires du Bloc central Bolívar ont décidé, depuis des mois, de payer avec des bons la pâte de coca produite par les paysans. Cette quatrième vague de fumigations sur la région va entraîner une grave crise économique et alimentaire. La vérification des trois fumigations précédentes a permis de constater que pour chaque hectare de coca fumigé, quatre hectares de cultures vivrières sont aspergés. La pénurie de produits alimentaires et les maladies dues aux fumigations elles-mêmes affecteront encore quelque 25.000 personnes. (Traduction ARLAC) |