Le Gouvernement admet la responsabilité de l'État dans 19 disparitions

par EFE
Juillet 17, 2005

Le Gouvernement colombien a admis aujourd'hui, en vertu d'un jugement de la Cour interaméricaine des droits de l'homme, la responsabilité de l'État dans le cas de 19 personnes disparues, en octobre 1987, entre les mains des paramilitaires.

"L'État colombien se soumet avec le plus grand respect au jugement prononcé par la Cour interaméricaine des droits de l'Homme", a déclaré la ministre des Relations extérieures, Carolina Barco, qui présidait à Bogotá une cérémonie de demande de pardon aux familles des victimes.

Un nombre très limité des quelque 150 proches des disparus ont assisté à la cérémonie, dont l'organisation était contestée par la majorité d'entre eux, qui ont considéré que le tribunal continental avait demandé qu'y assistent les "plus hautes autorités de l'État".

La cérémonie de demande de pardon fait partie d'un jugement prononcé le 5 juillet 2004 par la Cour interaméricaine, qui a déclaré la responsabilité internationale de l'État colombien dans la "détention-disparition et l'assassinat ultérieur" de 19 personnes aux mains de groupes paramilitaires et d'effectifs de l'Armée nationale.

Parmi ces personnes, 17 étaient des commerçants qui revenaient avec des marchandises acquises à Cúcuta, ville sur la frontière nord-est avec le Venezuela, et dont la trace a été perdue le 6 octobre 1987 dans la zone rurale de Puerto Boyacá, localité située à quelque 250 kilomètres au nord-ouest de Bogotá.

Outre la cérémonie de demande de pardon, la Cour interaméricaine a condamné l'État à offrir une réparation aux proches, à élever un monument à la mémoire des victimes, à reprendre les procès pénaux contre les responsables et à rechercher les corps.

"L'État participe à cette rencontre pour accepter devant la communauté nationale et internationale, mais surtout, devant vous, les proches de ces Colombiens, la responsabilité qui lui incombe pour les faits mentionnés", a déclaré la ministre Barco.

Il le fait aussi, a-t-elle poursuivi, pour "rappeler leur mémoire, réparer le mal causé et réitérer la disposition et la volonté de l'État colombien d'adopter des mesures pour éviter que des faits aussi tristes que ceux-ci ne se répètent".

La cérémonie s'est déroulée la veille de l'expiration du délai d'un an dont disposait le Gouvernement pour demander pardon, délai courant depuis le 16 juillet de l'année dernière, date à laquelle le jugement a été notifié à la Colombie.

Les familles des victimes ont déclaré, dans un communiqué relatif à la demande de pardon, que l'État "n'a pris aucune des mesures de réparation ordonnées par la Cour dans son jugement et n'a pas non plus entrepris de démarches significatives pour donner suite à ce jugement".

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